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L’ultimatum commercial de la Chine : point d’union ou de division à la Commission ?

Modélisation du Conseil de l’Union Européenne du 25 au 27 avril 2024

L’ultimatum commercial de la Chine : point d’union ou de division à la Commission ?

Après s’être accordés cet après-midi sur les réglementations à adopter concernant des substances chimiques nuisibles au sein d’habitats d’espèces protégées, les délégués ont été confrontés à une problématique plus géopolitiquement dangereuse. La Chine affirme son hostilité au European Green Trade New Deal, si cher à nos représentants, en promettant une hausse des taxes douanières si l’UE s’entête à la réalisation de ces objectifs. 

La poursuite des négociations entre États ne peut qu’être bousculée quand il s’agit de relations internationales, les membres de la Commission Commerce et Industrie en sont bien conscients. 

À l’heure de la breaking news, plus question de se conforter à l’unanimité dans des réglementations non contraignantes, des quotas ou des normes environnementales dont les avancées seraient balayées par les subventions nationales des États européens. Les mauvais élèves écologiques sont souvent les champions les plus compétitifs du marché.

Face à ce chantage ouvert de la part des Chinois : deux réactions bien distinctes et identifiées.

D’un côté, les pays « forts » de l’UE, allant de la Belgique à l’Italie. Pondéré dans sa réaction , mais ferme, le délégué belge appuie sa foi en le Green Deal et sa volonté de s’émanciper de la dépendance à la Chine ; son alternative : se rapprocher des États-Unis. La déléguée italienne, plus radicale, se bat contre ce qu’elle nomme un climatoscepticisme chinois qui semblerait se répandre dans l’UE. Elle conjure ses semblables de se battre à ses côtés pour un Made In Europe, l’adversaire est selon elle « tout aussi dépendant de nos exportations ».

De l’autre côté, des pays de l’Est se montrent plus timides face au géant asiatique dont les importations sont majoritaires. Par l’Europe orientale, la nouvelle route de la soie arrive en effet déjà à nos portes.

Des États comme la Roumanie étaient donc favorables à une période de transition à négocier avec la Chine avant de trouver une alternative viable, la Grèce proposait, elle, une revalorisation du commerce intra Europe. 

Portés par les plus grands, les petits pays de l’UE ont donc accepte de poursuivre leur avancée dans leur pacte vert, quitte à perdre des parts de marché. Les délégués misent sur l’entraide via des politiques coopératives.

Ce désaccord initial était ainsi révélateur de la médiation européenne. La rupture entre les pays industrialisés et émergents subsistent face à la concurrence et les menaces, l’écologie pourrait-elle l’effacer ?

 

TAN ENG TENG Romane