L’HISTOIRE DE CARLA-JULIE BASTIA
Découvrez le côté plus personnel de l’intervenante d’aujourd’hui dans la commission Arctique et Méditerranée. Elle nous a fait l’honneur de sa présence et nous a présenté son stage, le fonctionnement de certaines institutions et a ensuite partagé ses ressentis avec nous.
Quel a été votre parcours ?
“Mes parents m’ont obligé à faire une terminale S ce qui m’a permis de me rendre compte que je ne voulais pas du tout me tourner vers cette voie. L’école où j’étais nous poussait à continuer dans les filières “plus prestigieuses” donc j’ai fait une filière littéraire aussi parce que ça me plaisait. Je me le disais à l’époque – et je me le dis toujours maintenant – il faut être “fidèle à ses passions”. J’ai donc fait une prépa littéraire pour ensuite passer le concours pour rentrer dans une école de commerce. J’ai donc intégré l’ESCP puis je me suis focalisée sur la dimension plus culturelle des échanges. J’ai travaillé pendant près d’un an dans une banque qui faisait du mécénat et j’ai adoré.”
Quel serait votre travail de rêve ?
“C’est vraiment mon dream jo, mais ce serait directrice des monuments nationaux. Plein de sites historiques sont en train de mourir, de tomber dans l’abandon sans avoir l’opportunité d’être mis en valeur. J’ai envie de faire vivre les monuments, le patrimoine français. Voire de m’occuper d’une région qui a du patrimoine, mais qui est mal exploitée. J’adorerais faire revivre ces régions oubliées, sur le déclin. Une personne qui m’inspire énormément est le directeur de l’opéra de Paris, je crois que c’est un parcours très inspirant.”
Quelle est la place des femmes dans le monde diplomatique ? As-tu déjà eu du mal à te faire une place ?
“Personnellement, d’après mon expérience, je dirais que tout dépend du pays. La place des femmes en Espagne est assez différente de celle qu’elles ont en France. Par exemple, que 17% d’ambassadrices dans le corps diplomatique français. En même temps, il faut tenir en compte que la vie de diplomate est très difficile et si on est une femme, il faut rajouter malheureusement dans certains cas, le harcèlement moral et sexuel. Les ministères ont installé des cellules d’écoutes, mais elles ont peu d’utilité puisqu’on devient tout de suite le mouton noir, on est muté et indirectement isolé. Il y a donc une volonté d’améliorer la situation, mais ça bouge très doucement, dans quelques pays plus que dans d’autres.
Pour répondre à la deuxième question, au tout début, plus que maintenant. Avec l’expérience, j’ai appris que la meilleure solution, c’est de s’imposer et de se dire qu’on est parfaitement légitime au poste qu’on a. Pour me donner plus de confiance par exemple, je mets des talons, je porte des costumes, ce qui me place au même niveau que les hommes. Il faut tout simplement trouver des astuces pour se donner confiance.”
Pour plus d’information, vous pouvez consulter l’autre article sur cette intervention qui explique plus en détail son séjour à Madrid, ce qu’elle a fait, comment se déroule son stage et comment fonctionne l’Ambassade de France.
Leonor DÍEZ
Journaliste EUROmad