Lycée Français de Madrid
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FRANCE ET HONGRIE CONFRONTÉES: “ TU VEUX DÉCIDER UNE INTERVENTION MILITAIRE SANS RIEN ACCORDER ! ”

Modélisation du Conseil de l’Union Européenne du 25 au 27 avril 2024

FRANCE ET HONGRIE CONFRONTÉES: “ TU VEUX DÉCIDER UNE INTERVENTION MILITAIRE SANS RIEN ACCORDER ! ”

 Ce matin, à 13:07, au Conseil des ministres de la Défense et des Armées, la délégation française expose la Hongrie comme une menace pour vouloir supprimer le terme “quelconque” dans un article portant sur des interventions militaires. 

 

       Aujourd’hui, jeudi 20 avril 2023 nous avons assisté au Conseil des ministres de la Défense et des Armées. À ce que personne ne s’attendait était à ce que deux délégations occupant des rôles cruciaux au sein de l’UE plongent dans une forte dispute quelque peu vulgaire… Lors du débat concernant l’article 2 de la section 1, l’alliance de la Grèce et l’Italie à laquelle s’est inclut la Hongrie propose la suppression du terme “quelconque” faisant référence aux interventions militaires directes ou indirectes avec l’argument que ce mot “ne définit rien” selon l’Italie, et que ce principe de l’article 2 ne devrait pas “s’appliquer à n’importe quelle intervention militaire” selon la Hongrie. En accord avec cette dernière proposition, la délégation finlandaise offre la possibilité de remplacement du mot “quelconque” par “toute” pour davantage de précision. Contrairement aux pays du bloc, la France est d’accord avec le pays nordique et déclare une motion de vote face aux protestations de la coalition: celle-ci est acceptée par la présidence et l’expression “toute” est adoptée grâce à une majorité considérable de voix. 

Les tensions commencent…

       

       Le triomphe de la France fait enrager la Hongrie qui, n’étant pas satisfaite et s’opposant à la motion, continue à défendre son avis, le débat étant fermé ! La présidence annonce le début d’un débat informel, la délégation française défie la Hongrie en lui reprochant qu’elle ne possède pas le droit de décider seule une éventuelle intervention dans le conflit qui touche l’Ukraine en ce moment. La délégation hongroise nie sa volonté d’agir toute seule parallèlement à l’UE, puis, accuse la France d’essayer de s’emparer du pouvoir et de décider à la place de chacun des pays membres sur la question de s’imposer militairement dans le contexte d’un affrontement déterminé. “toute” intervention serait accordée au préalable ce qui, d’après la Hongrie, restreint les libertés de décision des pays moins influents ou puissants et réduits en matière de territoire. Le progressif énervement se ressent pendant que le délégué français continue à insister sur l’intention de la Hongrie d’envahir des territoires de manière indépendante à l’UE, la délégation hongroise ne reste pas bras croisés: “Je souhaite juste enlever le mot “quelconque” ! ”. 

Les délégués s’énervent !

 

       La Belgique, adhérant au débat, demande alors avec étonnement le rapport entre le terme voulant être effacé et le dessein d’attaquer un territoire sans consulter les 26 autres États membres. Altérée, la France répond que la Hongrie voudrait, que des interventions militaires aient lieu sans qu’il existe le besoin d’un accord auparavant étant donné que, celle-ci refuse l’emploi du terme “toute”, ce qui exclurait alors certaines interventions qui ne nécessiteraient pas de consentement “des pays signataires” comme le propose l’article initialement. La Hongrie élève le ton en pointant du doigt la délégation française qui ne serait pas pour un système démocratique du à l’obligation de passer à travers un accord dans l’UE lorsque l’État souhaite effectuer une action militaire de n’importe quelle nature. Cependant, l’exemple proposé par le délégué français est que si un État opère librement il risque de bouleverser l’ordre ainsi que la paix comme l’a réalisé la Russie qui s’est, actuellement, démarquée du reste des États. Bien que la Hongrie réponde nerveusement en interrompant son camarade, son positionnement reste firme et rappelle sa complète disposition à la coopération même si ses propos restent vagues. La France tourne ensuite le dos. 

 

       

Finalement, la question n’a pas été résolue, et encore moins la relation entre ces deux pays signataires qui ont vu leurs relations se fragiliser tout au long du matin, notamment de cette intense discussion. Les tensions se sont accrues ainsi que les divergences vis-à-vis des sujets abordés lors de cette première journée de débat. La France et la Hongrie arriveront-elles à aligner leurs intérêts d’ici peu afin de construire de façon coopérative un système de défense efficace? 

 

Alexia Castro