Lycée Français de Madrid
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La COP 28 : La “COP du pétrole”

Modélisation du Conseil de l’Union Européenne du 19 au 22 mars 2025

La COP 28  : La “COP du pétrole”

Quel est le comble pour une convention annuelle réunissant des pays du monde entier pour débattre des enjeux environnementaux actuels ? D’être appelée la COP du pétrole bien sûr. 

Et c’est ce qui est arrivé lors de cette 28eme édition de la COP (conférence des partis) qui s’est déroulée du 30 novembre au 12 décembre 2023 aux Émirats Arabes Unis. Le premier élément controversé de cette COP fut évidemment sa localisation. N’est ce pas un peu contradictoire d’organiser une conférence sur le climat dans le 7eme pays producteur de pétrole au monde ?

De plus, la COP 28 fut aussi très critiquée à cause de son organisateur, Sultan Ahmed al-Jaber, ministre d’Abu Dhabi et directeur de l’Abu Dhabi oil compagnie, la plus grosse compagnie pétrolière des Émirats Arabes Unis. Cette situation donna lieu à des préoccupations quant au possible conflit d’intérêt dû à la contradiction entre les objectifs de la compagnie pétrolière et ceux de la conférence.

Tous ces motifs soulèvent des questionnements quant à la crédibilité de la COP.

L’objectif premier de cette COP 28 était de faire le point sur les mesures prises à l’issue des accords de Paris COP 21 ; c’est-à-dire limiter le réchauffement climatique à +2 degrés Celsius et viser ambitieusement  le seuil de +1,5 degrés. Mais la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2023 reste au cœur des débats.

L’un des enjeux majeurs de la COP cette année est la question cruciale du futur des énergies fossiles qui sont aujourd’hui responsables de 86% des émissions de gaz à effet de serre. Lors de la COP 26 il avait été décidé l’arrêt progressif de l’utilisation du charbon; et bien que cet objectif n’ait pas encore été atteint, une décision plus ambitieuse encore fut prise cette année, l’arrêt définitif de toute énergie fossile. Un défi qui paraît impossible alors même que certains pays se développent grâce à cette ressource et refusent catégoriquement de s’en priver.

Un autre enjeu important de cette COP est le développement des énergies renouvelables. L’objectif serait de tripler la capacité de développement des ces énergies ; certains soulignent cependant que ce défi pourrait détourner l’attention du problème majeur d’aujourd’hui qui reste les énergies fossiles.

Ces questions soulevées attirent l’attention sur la remise en cause de l’efficacité de ces rassemblements. En effet, l’ONU prévoit notamment un réchauffement de la Terre de 2,5 à 2,9 degrés avant la fin du siècle, soit un réchauffement bien plus important que celui conclu lors des accords de Paris en 2015.

Alors que la COP 28 s’achève, le monde se trouve dans une position très délicate. L’urgence climatique nécessite des actions concrètes et de véritables engagements pour espérer inverser la trajectoire vers un avenir plus durable.

L. Masurel