Lycée Français de Madrid
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Débat autour du Fonds Spécial UE-CELAC : Entre Solidarité et Différences

Modélisation du Conseil de l’Union Européenne du 19 au 22 mars 2025

Débat autour du Fonds Spécial UE-CELAC : Entre Solidarité et Différences

Ce vendredi 21 mars 2025, l’Article 12 a été fortement discuté. En effet, il prévoit la mise en place d’un fonds spécial financé par les pays de l’UE pour soutenir les initiatives en faveur des énergies renouvelables et d’une gestion durable des ressources naturelles dans les pays les plus en difficulté de la CELAC. La France a donc proposé un amendement pour ajouter à l’article le fait d’associer financements publics et investissements privés aux fonds, tout en rendant possible la contribution des États membres volontaires et d’établir des critères de transparence pour les pays souhaitant être aidés.

Cependant, cet amendement a provoqué des réactions mitigées. Tout d’abord, l’Allemagne a défendu l’idée de la base de volontariat, justifiant que cette solution permettrait de ne pas compromettre certains pays européens dont la situation économique est difficile. La France, après avoir remercié l’Allemagne pour son soutien, a affirmé que le financement passerait en partie par des ONG et des institutions privées, ce qui a suscité des réticences. La Suède a donc tenté de rassurer les membres en insistant sur le caractère non lucratif des ONG impliquées. Le Mexique a alors refusé de soutenir cette approche, tandis que la Bolivie a exprimé des doutes par rapport à l’honnêteté des aides, craignant des influences extérieures, notamment des États-Unis.

Par la suite, la Finlande a exprimé son incompréhension face à la complexité des discussions, estimant que l’engagement en faveur du développement durable devrait être une priorité pour tous. La France, irritée comme la Finlande par le ton du débat, a rappelé l’importance de reconnaître les efforts financiers de l’UE avant de les critiquer. Elle a aussi insisté sur le fait qu’une aide volontaire n’implique pas un échange.

L’Argentine s’est alors montrée particulièrement critique, dénonçant une infantilisation de l’Amérique latine et revendiquant sa souveraineté : “Vive la liberté et vive l’Argentine !”. Elle a même affirmé vouloir se tourner vers une collaboration avec les États-Unis plutôt que d’accepter ces conditions imposées par l’Europe. La Suède a donc souligné que l’Argentine serait alors l’un des rares pays à refuser cette aide et l’Espagne a reconnu que l’amendement avait intensifié les tensions au sein du sommet. Finalement, malgré les réticences, certains pays ont tout de même soutenu l’adoption de l’amendement pour favoriser la prospérité commune, c’est pourquoi l’Espagne a demandé le passage au vote. 

Malgré les difficultés qu’ont eues la France et les 14 pays cosignataires de cet amendement pour faire passer leur proposition, l’article modifié a été finalement approuvé car il mène à un compromis garantissant un soutien efficace aux pays en difficulté.

 

Nolwenn PARNAUDEAU, Noélie DE LAMBERT