Lycée Français de Madrid
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L’intervention de Laura Furones sur les Droits Fonciers des Peuples Autochtones

Modélisation du Conseil de l’Union Européenne du 19 au 22 mars 2025

L’intervention de Laura Furones sur les Droits Fonciers des Peuples Autochtones

Lors de son intervention ce vendredi 21 mars 2025, dans le Forum permanent des Nations Unies sur les questions autochtones, Laura Furones, conseillère principale des campagnes de l’ONG Global Witness, a mis en lumière les enjeux des droits fonciers autochtones. Elle a partagé un témoignage poignant filmé, celui de Jennifer Lasimbang, activiste malaisienne, qui a affirmé que la terre est bien plus qu’un territoire : elle est l’histoire, l’identité et la survie des peuples autochtones. Pourtant, ces droits sont constamment contestés, menant à des expulsions forcées et à des violences constantes.

L’Amazonie illustre bien cet enjeu : la délimitation des territoires autochtones est un rempart essentiel contre la déforestation. Cependant, certains pays comme le Chili refusent encore de reconnaître l’identité autochtone. Entre 2022 et 2023, plus de 700 autochtones ont été attaqués pour avoir défendu leurs terres face aux intérêts agro-industriels et miniers. Ces violences révèlent l’urgence d’une protection juridique renforcée.

Laura Furones a alors exposé trois solutions essentielles : le renforcement des lois reconnaissant les droits fonciers autochtones, le respect et la valorisation de leurs savoirs traditionnels, et le financement direct des communautés indigènes sans intermédiaire. L’intervenante avait également souligné que des avancées notables existent aussi, par exemple au Pérou où en 2023, un dialogue entre l’État, les ONG, les entreprises et les peuples autochtones a permis d’accorder des droits fonciers à 12 communautés en seulement 10 mois au lieu d’une dizaine d’années.

Certains délégués de la commission ont posé une problématique spécifique : comment garantir les droits des peuples autochtones nomades sans fixer de frontières strictes ? Laura nous explique donc que certains autochtones nomades ne veulent pas forcément la propriété de la terre, mais souhaitent pouvoir l’utiliser librement pour vivre selon leurs traditions. Une autre option serait de garantir les droits fonciers pour une large zone, car même si les peuples sont nomades, ils ne vont pas se déplacer à l’autre bout du monde mais plutôt se déplacer dans une vaste zone. Adapter les politiques foncières à ces réalités est donc crucial pour préserver leur mode de vie.

Malgré les menaces et les violences que les journalistes dans ce domaine peuvent recevoir, Laura Furones rappelle que les droits des peuples autochtones sont un sujet primordial et que leurs souffrances doivent être connues par tous. Comme l’affirme Laura Furones : « Je n’aurais pas fait autre chose de ma vie. » Ce combat, au-delà des peuples autochtones, concerne aussi la préservation de la planète. Défendre leurs droits fonciers, c’est garantir un avenir durable pour tous.

 

Nolwenn PARNAUDEAU, Noélie DE LAMBERT